Le Bonheur National Brut, tel était le programme d’une des journées du congrès annuel des Femmes Chefs d’Entreprise, à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister.
J’utilise le mot plaisir car la qualité des intervenants et de leurs propos m’a donné une énergie que je vais garder en moi, cultiver dans les semaines à venir et que je souhaite partager avec vous aujourd’hui.
Dans un contexte de crise, anxiogène pour les entreprises, leurs équipes et leurs dirigeants, une autre voie peut elle être envisagée ? Une voie de développement passant par des indicateurs de mesure complémentaires à ceux que nous côtoyons habituellement, des indicateurs alternatifs de développement humain et de bien être.
Alexandre Jost de la Fabrique Spinoza a partagé avec nous son enthousiasme à faire évoluer les paradigmes et faire réfléchir entreprises et dirigeants à des indicateurs porteurs, mobilisateurs, qui redonnent espoir. 89% des français pensent que le mieux vivre peut constituer un but commun pour le futur. Quelle belle opportunité ! Et si on s’intéressait au mieux vivre en entreprise ?
Utopie ou réelle voie de développement ? Pour ma part, je suis convaincue du lien entre performance sociale et économique : un individu épanoui est un individu qui prend sa place , se positionne et partage son point de vue sans avoir peur d’être jugé ou rejeté.
Pourtant, mon expérience m’a souvent amené à expérimenter plus de structures contrôlantes qui alimente stress, rapports de force, manipulation et immobilisme (surtout que rien ne change !) malgré une volonté exprimée d’accompagner les changements. Les valeurs affichées dans les halls d’accueil ne sont pas toujours incarnées dans les comportements. Coachs, consultants et formateurs sont alors appelés en aval pour apprendre à « mieux gérer son stress », « prévenir les risques psycho sociaux », accompagner la souffrance. Leur rôle et leurs compétences sont bien sûr utiles et bienfaisants.
Pourtant, il me paraît possible d’être pro actifs et de penser autrement les organisations de demain, comme le philosophe Vincent Cespedes nous l’a suggéré. D’y développer une morale incarnée dans les actes et les comportements, une morale qui redonne du sens au travailler ensemble et du « flow », autrement dit de l’énergie qui circule !
Cela passe sans aucun doute par un double travail pour nos dirigeants et managers :
-un travail de développement personnel pour élever le niveau de conscience et savoir lâcher les égos,
- des pratiques managériales laissant de la place au contact authentique, à la confrontation, au lâcher prise et au partage. Être plus connectés et coopératifs plutôt que cloisonnés et défensifs. Construire les conditions d’un partage pour que chacun puisse déployer son potentiel. Être plus inclusif, plus en lien pour davantage coopérer et être créatifs ensemble.
Voilà en tout cas des leviers qui méritent attention pour s’inscrire ensemble dans une perspective durable.